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Le mythe du déluge

Le Déluge, désignant une très ancienne inondation catastrophique causée par des pluies diluviennes et continues, est présente dans de nombreux textes fondateurs. On recense à ce jour près de 600 versions de cette histoire à travers les siècles et les cultures.


La mention la plus ancienne du déluge se trouve dans des textes sumériens découverts en Mésopotamie et datants de l’époque paléo-babylonienne.

La Genèse d’Eridu, l’Atrahasis et l’Epopée de Gilgamesh nous racontent ce mythe.


Uta-Napishtim (aussi nommé Atrahasis) aurait été sauvé d'un déluge provoqué par la colère de certains dieux Annunakis: Enlil, le dieu suprême, Ninurta et Anu entre autres. Les humains étants devenus trop nombreux et trop bruyants, Enlil décide d’éradiquer l’humanité en envoyant un déluge cataclysmique sur la Terre. Il ordonne aux autres dieux de ne rien dire aux hommes.

Son frère Enki, dieu protecteur des humains, contourne l’interdiction d’Enlil en prévenant Utanapishtim en rêve, lui indiquant comment construire une arche étanche afin d’embarquer avec lui et sa famille des spécimens de chaque être vivant.


Tandis que les dieux s’abritent au ciel d’Anu, Nergal le dieu des enfers ouvre les vannes célestes, Ninurta le dieu guerrier fait déborder les barrages d’en haut et Adad le dieu de l’orage étend dans le ciel un silence de mort, privant l’humanité de toute lumière.

Pendant 6 jours et 7 nuits la pluie et les ouragans s’abattent sur Terre, jusqu’à ce que les flots couvrent le sommet des montagnes.


Au 7eme jour, la mer se calma. Utanapishtim prit une colombe et la lâcha ; la colombe revint. Plus tard, une hirondelle fit de même. Enfin, il lâcha un corbeau qui ne revint pas, car les eaux s'étaient retirées. Alors Atrahasis dispersa les êtres vivants qui se trouvaient dans l'arche, et fit un sacrifice aux dieux, calmant leur fureur. Ces derniers lui accordèrent ainsi l’immortalité, scellant une alliance avec sa descendance.


On note les ressemblances troublantes avec le récit de l’arche de Noé dans la Genèse de l’Ancien testament...


Ce récit antique nous permet d'établir que le mythe biblique du déluge n’est pas une création hébraïque, mais bien qu'il est bien plus ancien.

Les similitudes entre ces récits révèlent une toile mystique tissée à travers le temps et l'espace, une résonance universelle des thèmes de destruction et de renouveau, qui transcende les cultures. Le déluge, souvent perçu comme un symbole de purification, évoque un nouveau commencement émergeant des profondeurs du chaos, une intervention divine pour restaurer l'ordre dans le déséquilibre.


Dans d'autres traditions anciennes, tel un écho dans le temps, le déluge trouve également sa place. Dans le Mahabharata, il est question de Manu, qui, guidé par la sagesse de Vishnou sous l'apparence d'un poisson, construit une arche pour préserver les graines de toute vie sur Terre. Ce récit sacré met en lumière l'importance de l'obéissance à la volonté divine et de la sagesse en réponse aux signes de l'univers.


Ces récits, bien qu'ils varient dans leurs détails, partagent une essence morale profonde : l'humanité est appelée à vivre en harmonie avec les forces sacrées et naturelles, à prêter l'oreille aux avertissements des protecteurs célestes.


Ce mythe du déluge, dans ses multiples facettes, nous rappelle notre fragilité face aux éléments, ainsi que notre responsabilité sacrée envers la terre et les générations à venir.




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